
Comment choisir le logiciel de FP&A le plus adapté : les recommandations d’un expert FP&A
Choisir le bon logiciel de FP&A est l’une des décisions les plus stratégiques que les responsables financiers puissent prendre aujourd’hui. Le bon outil ne se contente pas d’automatiser les rapports ou d’accélérer les cycles de planification ; il peut transformer en profondeur la manière dont la Finance collabore avec l’entreprise. Il permet de faire évoluer le rôle du FP&A, passant d’une fonction réactive de traitement des chiffres à un moteur proactif de décisions stratégiques. En tant que VP of FP&A and Performance chez Jedox, avec près de dix ans d’expérience dans ce domaine et une compréhension approfondie du rôle évolutif de la Finance dans la performance business, j’ai vécu cette transformation et je suis heureux de partager quelques enseignements tirés de mon parcours.
Tout compte fait, le FP&A relie tous les points. On est proche de chaque service – du commercial à la stratégie – en aidant à traduire les cas en chiffres et les chiffres en histoires. C’est une forme de narration financière, qui sert d’alerte précoce lorsque les choses commencent à déraper. Les chiffres sont honnêtes – ils ne mentent pas. On peut toujours observer comment certains KPIs évoluent, et cela raconte l’histoire qu’il y a derrière.
En allemand, le FP&A est appelé Controlling. Sur un clavier allemand, il y a une touche marquée “Strg”, abréviation de Steuerung, ce qui signifie « contrôle » en français. J’aime penser au FP&A comme au navigateur d’un navire, qui aide le capitaine à manœuvrer dans des eaux agitées.
Historiquement, le FP&A impliquait beaucoup de travail manuel : collecter les données, les valider, produire des rapports – puis recommencer. Mais dans un monde aussi rapide que le nôtre, avec toute sa volatilité, incertitude, complexité et ambiguïté (VUCA), cela ne suffit plus. On ne peut plus se permettre de passer des jours à préparer les données. Il faut créer de la valeur à travers leur analyse et la génération d’insights.
C’est là qu’interviennent l’automatisation, l’intelligence artificielle (IA) et les solutions de FP&A cloud. Sans les bons outils, une mauvaise planification peut passer inaperçue – ce qui mène à des prévisions erronées, des budgets inefficaces, et des occasions manquées. Je l’ai déjà vu. Mais avec une solution adéquate, on peut anticiper tout cela.
Dans ce blog, je vous propose un cadre qui a bien fonctionné pour moi – et qui pourrait aussi vous aider.
Les principaux défis de la planification financière aujourd’hui
L’un des plus grands défis pour les équipes Finance, c’est de devoir établir des prévisions à partir de données incomplètes, incohérentes ou obsolètes. Personne n’a envie de se retrouver dans une réunion avec des chiffres vieux de deux semaines, pendant que les autres demandent : « Oui, mais que s’est-il passé la semaine dernière ? »
Les silos de données constituent un autre problème majeur. Trop souvent, la Finance conserve les informations pour elle, comme un dragon sur son trésor. Cela ralentit tout. Les outils de FP&A modernes brisent ces silos pour rendre les données accessibles à l’ensemble de l’organisation. Tout le monde a ainsi une vision claire de la situation et des perspectives de l’entreprise.
La rapidité est également essentielle. Avec une bonne solution FP&A – notamment équipée d’IA – vous pouvez lancer des simulations, explorer plusieurs scénarios et même anticiper les résultats bien plus vite qu’avant. C’est la passerelle entre le reporting traditionnel et l’analytique prédictive et prescriptive.
Dans le contexte actuel, l’agilité est cruciale. Il faut connaître son entreprise sur le bout des doigts, savoir quels leviers activer, et quand. Pour cela, la technologie adéquate et l’accès aux données en temps réel sont indispensables.
Les risques liés à l’absence d’investissement dans une solution FP&A moderne
Ne pas investir dans un outil moderne de FP&A comporte aussi des risques financiers et opérationnels. L’un des plus importants : la gestion des effectifs. Une solution FP&A moderne permet de travailler plus efficacement, ce qui réduit le besoin en ressources dédiées uniquement à la manipulation de fichiers Excel ou à la production de rapports. L’équipe peut se concentrer sur la création de valeur.
Un autre risque majeur : passer à côté du plein potentiel des données. Lorsque les systèmes sont connectés et les données accessibles, il est beaucoup plus facile d’identifier des opportunités ou des signaux faibles – qu’il s’agisse d’un produit en perte de vitesse ou d’un changement de tendance sur le marché. Un bon logiciel de FP&A agit comme un jumeau numérique de l’entreprise, en apportant une visibilité difficile à obtenir autrement.
Même l’implémentation d’un nouvel outil peut se révéler bénéfique. Elle oblige à réexaminer ses processus – et met souvent en lumière des workflows obsolètes. Une solution FP&A moderne favorise aussi la cohérence des données, en unifiant les KPIs et définitions. J’ai vu des cas où un même KPI avait quatre définitions différentes selon les interlocuteurs – vous imaginez les malentendus que cela peut provoquer.
Avec un logiciel moderne, tout le monde travaille enfin sur les mêmes chiffres, avec des objectifs alignés, et la prise de décision devient plus rapide et plus intelligente.
Le rôle de la collaboration dans le FP&A moderne
Le FP&A moderne ne se résume pas à des chiffres plus fiables – il repose aussi sur une meilleure collaboration. Pour intégrer et harmoniser les données financières et opérationnelles entre plusieurs systèmes, il est essentiel d’embarquer tous les acteurs concernés. Il ne s’agit pas seulement d’aligner les décisions, mais aussi les processus sous-jacents.
Prenons un exemple entre les équipes Marketing et Ventes : l’équipe Marketing génère des leads qualifiés, qui sont transmis à l’équipe Ventes. Le service commercial les accepte, les fait progresser dans le pipeline jusqu’à ce que le chiffre d’affaires soit reconnu et que l’argent entre réellement. Si tout est bien connecté, on peut suivre chaque euro investi jusqu’à son retour sur investissement. C’est ce niveau de transparence qu’il faut viser.
Pour y parvenir, les professionnels de la Finance, en particulier ceux du FP&A, doivent maîtriser les soft skills. Leur rôle est de connecter les services – tout comme la solution FP&A connecte l’ensemble du business. Ce n’est pas uniquement une question de chiffres, mais de compréhension des personnes, des produits, des processus.
En décomposant les choses en éléments simples et interconnectés, on élimine les silos. Il ne s’agit pas de dire : « Mon travail s’arrête ici, le tien commence là. » Mais plutôt de créer des transitions fluides et un flux d’information continu dans toute l’entreprise.
5 fonctionnalités essentielles à rechercher dans un logiciel FP&A
Voici les critères que je considère comme indispensables. Le premier : une extension Excel. Pour ceux qui travaillent dans le FP&A, Excel reste incontournable. C’est l’outil standard pour l’analyse ad hoc, et toute bonne solution FP&A doit le compléter, pas le remplacer.
L’expérience utilisateur (UX) et l’interface (UI) sont aussi essentielles. Si l’outil n’est pas intuitif, personne ne l’utilisera. Il doit être fluide, avec des workflows logiques.
Les outils modernes doivent proposer des fonctionnalités IA : analytique prédictive, suggestions intelligentes, contenus préconfigurés. Je vérifie toujours si le fournisseur dispose d’une feuille de route IA claire, et comment les fonctionnalités sont intégrées.
La scalabilité est aussi cruciale. L’outil doit pouvoir évoluer avec votre entreprise, supporter plusieurs utilisateurs en simultané, et distinguer les rôles : utilisateurs avancés, utilisateurs occasionnels, contributeurs simples. Tout le monde ne doit pas suivre une formation poussée pour l’utiliser.
Enfin, une communauté d’utilisateurs dynamique est un atout considérable. Pouvoir échanger des bonnes pratiques, poser des questions et apprendre les uns des autres, c’est très précieux – surtout pour exploiter pleinement la solution.
En fin de compte, la solution doit correspondre à votre modèle économique. Un outil performant pour une entreprise SaaS ne conviendra pas forcément à un industriel. Il est essentiel que le fournisseur ait de l’expérience avec des entreprises similaires à la vôtre.
Comment mesurer le succès après l’implémentation
Un excellent indicateur de succès ? Le fait que les collaborateurs utilisent l’outil, en parlent et proposent des améliorations. L’adoption est la clé.
Je me souviens d’une entreprise qui mesurait l’utilisation de chaque rapport. Si personne ne le consultait, il était supprimé. À l’époque d’Excel, on introduisait parfois volontairement des erreurs dans les fichiers. Si personne ne réagissait, on savait que le rapport n’était pas lu. Et six mois plus tard, quelqu’un demandait : « Il n’y avait pas un rapport sur ce sujet ? » – « Si, mais personne ne le lisait, alors on l’a arrêté. »
Si votre outil FP&A alimente les discussions stratégiques, est cité dans les revues mensuelles ou les QBR, et permet de naviguer rapidement dans les données, alors il apporte une réelle valeur ajoutée.
Un cadre structuré pour évaluer les logiciels de FP&A
Choisir un logiciel FP&A, c’est comme acheter une voiture. On ne choisit pas uniquement en fonction du prix ou du design. On fait le tour, on teste, on ouvre le capot – et on vérifie que ça correspond à ses besoins. C’est pareil pour un logiciel. Un bel outil ou un discours vendeur ne suffisent pas. Il faut une approche structurée.
- Commencez par définir vos cas d’usage. Quels problèmes souhaitez-vous résoudre ? Est-ce uniquement du forecasting ? Ou de la planification ? Fonctionnez-vous avec des prévisions continues, mensuelles, ouvertes ? L’outil doit refléter vos processus.
- Ensuite, pensez à l’échelle. Êtes-vous une entreprise unique ou un groupe avec plusieurs entités ? Avez-vous besoin de consolidation ? Combien d’utilisateurs, quels types de profils ? L’outil doit correspondre à votre structure et vos ambitions. La scalabilité est clé, surtout en période de croissance.
- L’évaluation du fournisseur est également essentielle. A-t-il une roadmap d’innovation crédible ? S’il ne peut pas expliquer comment le produit va évoluer – attention. Il vous faut une solution qui accompagne votre croissance, et non une que vous devrez abandonner dans trois ans.
- L’expérience utilisateur est aussi déterminante. La démo doit refléter vos cas réels, pas une présentation standardisée. Impliquez dès le départ les parties prenantes, pour éviter qu’un utilisateur clé ne rejette la solution plus tard.
- Le rapport qualité-prix compte. Ne payez pas pour 10 000 licences si vous n’en avez besoin que de 300. Ne choisissez pas forcément la solution la plus chère ou la plus riche en fonctionnalités – mais celle qui répond à vos besoins.
- L’intégration est fondamentale. Le logiciel doit se connecter à vos systèmes existants (ERP, CRM, RH) avec des flux de données en temps réel. Évitez les exports/imports manuels en CSV – c’est long, coûteux, et source d’erreurs.
N’oubliez pas que la mise en œuvre d’un nouveau logiciel fait partie d’un processus de conduite du changement plus large. Il ne s’agit pas seulement d’un outil, mais d’une nouvelle manière de travailler. Cela implique de gérer les attentes, briser les silos, communiquer efficacement. Et si, après un déploiement de six mois, suivi de trois mois de rodage, le projet échoue toujours au bout d’un an – il faut parfois avoir le courage de faire marche arrière. Ne vous laissez pas piéger par le biais du coût irrécupérable.
Le support client doit aussi être accessible, compétent, et réellement engagé. Un fournisseur convaincu par sa solution, passionné, peut faire toute la différence dans la réussite d’un projet.
Conclusion : les prochaines étapes pour choisir votre solution FP&A
Choisir un logiciel FP&A, ce n’est pas opter pour la plateforme la plus tape-à-l’œil. C’est choisir celle qui correspond le mieux à vos besoins business. Posez-vous les bonnes questions : passez-vous trop de temps dans Excel ? Avez-vous accès à des données en temps réel ? Avez-vous du mal à aligner les équipes ?
Le bon logiciel peut résoudre ces problèmes et positionner la Finance comme un véritable partenaire stratégique.
Mon conseil : adoptez une approche stratégique. Évaluez d’abord vos besoins, puis choisissez l’outil qui vous aidera à raconter l’histoire financière de votre entreprise – plus rapidement, plus intelligemment et avec plus d’impact.
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